Nadine Monfils
Celui qui a dit que l’animal est le meilleur ami de l’homme aurait mieux fait d’aller se coucher pour lire ce roman de Nadine Monfils. Ici, les animaux sont de compagnie, mais d’une drôle de compagnie. Quand le chien ne boit pas de la téquila avec son maître, d’autres sortes d’animaux mangent sans vergogne des cadavres magistralement massacrés par des êtres humains sobres. Seuls ceux qui boivent plus que de raison dans ce roman ont gardé leur raison, tentant de ne pas se laisser dépasser par les événements qui bouleversent cette pauvre ville de Pandore.
Un assassin un peu pas bien dans sa tête a en effet ouvert la boîte et il faut bien avouer que les monstres qui se sont échappés de celle-ci, ont le grand mérite de tuer avec force, ne faisant pas à moitié leur homicide. Non, ici, pas de petit meurtre avec ou sans amis. Ici, tout est dans le meurtre total, plein, entier. Vous avez la palette des massacres entre le lâché de cadavre façon ball-trap et le lâché-abandon façon golf, entre le ciel et le sous-sol. La seule chose à laquelle vous ne pourrez échapper, c’est à la boucherie. Attention, pas une boucherie de grande surface, non à la boucherie artisanale, du petit producteur obsédé par le travail bien fait, l’efficacité, l’obsession.
À la sortie du livre, on a qu’une envie, foncer à la SPA pour trouver cette perle rare de chien buveur de téquila et de quitter l’univers des hommes. Heureusement, Nadine Monfils, comme souvent, nous a gratifié d’un humour à la hauteur de la folie des hommes, nous permettant de rire de toute cette histoire noire. Ce mélange subtil entre humour et situation extrême est un exercice délicat qu’elle a su mener à bien car il n’y a pas de fin niant niant, pas de rédemption, pas les états d’âme médiocre qui essaient de pondérer certains romans. Ici, tout est à fond et quand on rit, on rit et quand on tue, on tue. C’est donc, vous aussi à fond, que vous courrez lire cette« Téquila frappée ». Je vous laisse le choix du breuvage accompagnant votre lecture préférant personnellement le Gin Schouaipeusse qui est tout aussi tonic, mais plus à mon goût. De même, j’ai choisi le chat à la place du chien même si celui-ci est moins prompt à l’alcool.
23 octobre 2009, rédigé par : Lecture] - [Livres]