Hafed Benotman
SALOON DU L’IVRE
Un bar à ciel ouvert, des litres de vers... souvent libres et des ami(e)s autour à lever autant les coudes qu’à se les serrer. De l’amitié intelligente et celui qui boive n’est pas forcément celui qui paie. Un bistrot espagnol. Quand il pleut, nous mettons nos paumes sur les verres, oh non pas que nous craignons la flotte dans nos alcools qui vont de la bière au whisky via le vin rouge mais, si Dieu nous arrose du ciel nous n’acceptons pas un verre, quand bien même de flotte !, de n’importe qui...
C’est un petit lieu, grand d’humanité, qui se trouve au parc Georges Brassens dans le 15ème arrondissement de Paris. J’y suis souvent et ces clodos vêtus de bric et de broc, de velours et de laine, de cuir et de plastoc, célestes sont des puits (pas asséchés) de connaissances. On y trouve tous les alcools ceux d’Appolipoire et ceux d’Appolinerfs... Entre ? La tournée des grands assoiffés, de Bukowsky à François Villon. On sirote de la littérature et, en pourboire ? On laisse un bout de notre coeur... un bon mot voire même une petite vacherie rabelaisienne !
On trinque, beaucoup socialement, on déguste idem financièrement mais la soif est toujours bonne puisqu’on lève nos verres « aux ami(e)s aux absent(e)s ! Ainsi va la vie l’amour l’amitié pour les bouquinistes du marché aux livres.
A mes potes... de l’un à l’autre !
La photo est de Jean Christophe Bouquin.